Evelyne Vernisse

Subjonctif et après que... correction de l'exercice du 7 oct.

A peine quelques jours après que le candidat m'est appelé...

Oui, il y a bien deux erreurs dans ce début de phrase.

1. confusion est/ait :
   • est = verbe (ou auxiliaire) être conjugué au présent. Suivi d'un participe passé, il forme le passé composé. Ex. : il est appelé chez le proviseur au moins une fois par semaine.
   • ait = verbe (ou auxiliaire) avoir conjugué au subjonctif présent. Utilisé, suivi d'un participe passé, il forme le subjonctif passé. Ex. : bien qu'il m'ait appelé(e) plusieurs fois, je ne lui ai pas répondu.
   • il s'agit donc ici d'une confusion d'homophones, des mots qui se prononcent pareil, non homographes, c'est-à-dire qu'ils s'écrivent différemment. C'est une erreur courante, facilement corrigée à la relecture. Encore faut-il connaître la règle !!
   • La phrase aurait donc dû être écrite ainsi :  A peine quelques jours après que le candidat m'ait appelé... Cependant, subsiste une erreur.
2. erreur d'emploi du subjonctif :
   • "après que" doit être suivi de l'indicatif et non du subjonctif. Nous sommes après un événement qui a eu lieu. On doit donc employer le mode de la réalité : l'indicatif.
   • Il peut y avoir de rares exceptions où "après que" est suivi du subjonctif, notamment lorsqu'on emet une hypothèse pour le futur.

La phrase correcte est donc :

A peine quelques jours après que le candidat m'a appelé... + passé composé

Ou dans un langage plus soutenu et plus littéraire : à peine quelques jours après que le candidat m'eut appelé... + passé simple (indicatif)

• Y voyez-vous plus clair maintenant ?

• Je rédigerai prochainement un billet  pour essayer de clarifier ces notions de subjonctif et d'indicatif. J'y reparlerai de cet exemple.

Les élements figurant en bleu dans ce billet, on été rajoutés après la première publication, pour répondre au commentaire de Lérig, ci-dessous - merci pour sa participation - et améliorer la qualité de mes explications.

Nouvelle orthographe et dictionnaire Le Robert : la polémique, suite...

Un nouvel article, sur le site du nouvel obs - Le Robert 2009 préfère l'imbécilité ! - en prolongement de mon billet de vendredi dernier. L'auteur, Sylvie Prioul, pose à mon sens les bonnes questions. Je la cite :

"C'est sans doute excessif, mais cette orthographe à deux visages risque de poser quelques problèmes. Une pensée tout d'abord pour les joueurs de Scrabble et les cruciverbistes qui ne sauront plus à quelle graphie se vouer. Plus sérieusement, que feront les journaux et les éditeurs? Pourra-t-on trouver le même mot écrit de deux façons différentes dans le même journal sous prétexte que ni l'une ni l'autre forme n'est fautive? Rédacteurs et correcteurs iront-ils dans le sens du conservatisme ou dans celui de la réforme?

Et quand il s'agira de rééditer des ouvrages, faudra-t-il en «moderniser» l'orthographe? "

Oui, comment faire ? Pourquoi proposer deux orthographes ? Pourquoi ne pas choisir ? Si vous trouvez, au hasard de vos lectures, une réponse d'Alain Rey, merci de la porter à ma connaissance afin que je puisse la faire partager sur ce même site.

Orthographe dans l'entreprise : un sujet tabou

Nicolas COURTIER est DRH (Directeur des Ressources Humaines) de la société TLD EUROPE, présente sur 3 sites en France : Rungis (94), Montlouis-sur-Loire (37) et Saint-Lin (79). TLD intervient sur le marché des matériels aéroportuaires de piste. Il emploie 300 salariés.

Nicolas COURTIER a accepté de s'exprimer sur l'importance de l'orthographe aujourd'hui dans son entreprise. Merci à lui.

Une candidature peut être écartée à cause d'une trop mauvaise orthographe...

TLD emploie en très grande majorité une main d'oeuvre qualifiée - ayant au moins un bac pro - et 53 cadres et assimilés. Pourtant, malgré ce haut niveau de qualification, l'orthographe n'est pas toujours de mise... "On écrit de plus en plus de mails, de plus en plus vite, alors, on laisse ici et là des fautes d'inattention. Mais ce n'est pas ce qui me choque. Par contre, je trouve difficilement acceptable qu'un ingénieur envoie une lettre de motivation en écrivant certains mots quasiment en phonétique. Dans ce cas-là, si le C.V. est médiocre, la candidature est écartée. Mais si la personne présente un parcours qui retient l'attention, alors, malgré l'orthographe déficiente, on le recevra." Et il pourra même être embauché. Mais alors, lui demanderez-vous d'améliorer son orthographe ?

L'orthographe, un sujet tabou

Face à cette question, Nicolas COURTIER est catégorique. "Non. Pas directement. C'est un sujet trop délicat. Je m'arrangerai pour faire relire ses courriers ou bien pour le faire évaluer par un cabinet de formation qui "dépisterait" ses lacunes et lui proposerait de les combler." Les difficultés d'orthographe sont et restent bel et bien un sujet tabou. Profondément. Et il ne l'est pas moins, lorsque le DRH de TLD évoque les confusions orthographiques de certains cadres et dirigeants qui ne font, par exemple, pas la différence entre le futur de l'indicatif et le conditionnel présent à la première personne du singulier. Voir exercice sur le blog. "Cela change tout de même le sens de la phrase."

Pas d'actions de formation, mais on soutient les DIF

Alors, face à cette situation, qu'est-ce qu'on fait ? On forme les salariés ? "On soutient ceux qui feraient la demande d'un DIF dans ce sens. Il faut que la demande vienne du salarié pour que la motivation soit totale." Il semble bien difficile d'aborder ce tabou que sont les difficultés d'orthographe et nul doute que la réticence de ce DRH est le signe d'une vraie démarche humaine et empathique.

Orthographe, honte, douleur et mésestime de soi...

Pourtant, et je parle par expérience, certains salariés aimeraient sans doute bien qu'on les bouscule un peu et qu'on les pousse à s'améliorer. Ce n'est pas toujours le cas, mais l'orthographe peut constituer une vraie douleur pour certaines personnes et les conduire au repli sur elles-mêmes. Car si les difficultés à l'écrit sont un sujet tabou et, je le reconnais, difficile à aborder, ne pas les affronter laisse leurs auteurs englués dans une honte, une mésestime de soi, que seul un tout petit nombre pourra affronter pour demander une formation de remise à niveau. Les aider à trouver une solution est sans doute inconfortable mais ne peut être indélicat... Bien au contraire.

Vue sur le net... la faute d'orthographe du jour

Mon billet du jour a deux objectifs :

• vous donner un petit exercice pour vous faire progresser, si cela est encore possible !!
• nous questionner sur l'utilité de l'orthographe et surtout sur l'impact que notre orthographe et la qualité de nos écrits peuvent avoir sur notre image.

Allons-y! Je commence avec l'exercice. Il m'a été soufflé par un bloggeur qui, sans doute faute de se relire, a laissé deux fautes dans le début d'une phrase de ce type :

A peine quelques jours après que le candidat m'est appelé...

Quelles sont ces deux fautes ?

Remarque : j'ai modifié la phrase afin que l'auteur ne puisse être identifié.

Ce qui m'amène à la deuxième partie de mon billet. En aucun cas, je ne veux mettre en difficulté une personne qui fait des fautes d'orthographe. Mais, le bloggeur dont je parle exerce un métier dans le conseil et la communication. Or, il me semble qu'à ce niveau, on attend de lui qu'il maitrise plutôt bien l'orthographe et que ce type de fautes dans son blog peut nuire à son image. Encore une fois, je pose la question. Je ne juge pas. L'orthographe influence-t-elle positivement ou négativement notre image ?

Et vous, reliez-vous qualités personnelles et professionnelles et orthographe ? Et pensez-vous qu'il faille le faire ?

Le Robert bouscule l'orthographe...

La nouvelle orthographe fait petit à petit son entrée dans les dictionnaires. Voyez sur le site d'Europe 1, les changements qui figurent dans l'édition 2009 du Petit Robert. Ecoutez aussi les interventions de Thierry Geffrotin (sur la gauche de l'écran).

Très franchement, en tant que formatrice, je me demande quelle orthographe enseigner, si on peut accepter "charriot" et "chariot", "pizzeria" et "pizzéria". Je ne suis pas, loin de là, fermée à l'évolution de la langue, mais je suis pour les choses claires. On veut modifier les règles, les simplifier ? Parfait. Je suis totalement d'accord. Par contre, je suis contre le fait d'abolir les règles, de les assouplir au point de ne plus s'y retrouver. Et là, je crois qu'on ne s'y retrouve plus.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Tout cela est-il clair pour vous ?

Erreur médicale mais... faute d'orthographe

Voici ce que m'a écrit - très justement - Anne, une amie formatrice en lutte contre l'illettrisme, il y a peu :

Je m’étonne que la langue française parle d’ « erreur » médicale  mais de « faute » d’orthographe !! Dans la faute, il y a tout le poids de la culpabilité… Et quand on y réfléchit bien, les conséquences d’une « erreur » médicale ne sont-elles pas tellement plus dramatiques que celles d'une « faute » d’orthographe… ?

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Conjugaison, grammaire, orthographe... pourtant je connais la règle !

Le conseil du jour m'a été soufflé par le commentaire de Lérig . Merci à lui pour sa participation assidue à mon blog.

Pourquoi est-ce que je fais une faute, alors que je connais la règle ?

Tout d'abord, permettez que je vous renvoie à mon billet du 29 sept. dont le thème était : "Relisez-vous". Oui, il faut se relire. On écrit avec son coeur, on pense au contenu, pas à la forme. On laisse donc, le plus souvent, une multitude de fautes, parfois énormes.

Cependant, il n'est pas toujours suffisant de se relire. Pourquoi ?

Parce qu'il faut, quand on relit, savoir quels types d'erreurs on recherche. Selon notre niveau, selon que nous lisons beaucoup ou peu, selon notre concentration du moment, certaines fautes nous sauteront aux yeux, alors que d'autres pourront aisément jouer les trouble-fête sans que nous les remarquions pour autant. Aussi, si nous savons à quelles fautes nous sommes sujets, nous serons plus attentifs.

Oups ! je découvre, avec agacement, que j'ai confondu un futur simple de l'indicatif et un conditionnel, conjugué avec je, alors que je sais per-ti-nem-ment qu'il faut un "s" au conditionnel et pas de "s" au futur. Eh bien, rien de grave ! Pour diverses raisons - que je dois accepter - je peux faire ce genre d'erreur. Aussi, j'en prends note, sans m'autoflageller - n'est-ce pas Lérig ? - et dorénavant, quand je me relis, je serai (sans "s") attentif(ve) aux confusions futur/conditionnel. Simple, non ?!

Conclusion :

1. je note, dans ma tête ou sur un carnet, les fautes que je peux commettre
2. j'en prends conscience et je les accepte comme telles
3. je me réapproprie les règles correspondantes
4. je me relis avec vigilance sur les points d'orthographe qui sont mon talon d'Achille.

Futur ou conditionnel : on s'y perd... Correction.

Alors, alors ? qu'avez-vous écrit ?

La bonne réponse est :

1. Si je ne suis pas satisfait(e), je serai remboursé(e).
2. Si je n'étais pas satisfait(e),  je serais remboursé(e).

On ne peut pas confondre, en les prononçant, le futur simple de l'indicatif et le conditionnel présent (voir la note d'hier), SAUF à la première personne du singulier "je" où ils sont homophones (se prononcent de la même façon). Si rien ne nous permet de les distinguer à l'oral, à l'écrit, il ne faut pas oublier :

• il faut un "s" au conditionnel présent
• il ne faut pas de "s" au futur simple de l'indicatif.

Oui, d'accord, mais... comment faire pour savoir si le temps à employer est le futur ou le conditionnel ????

Bonne question. Il existe un truc très simple :

1. 

   d'abord, il faut systématiquement se poser la question
2. puis, il faut remplacer je par nous ou vous.

Et hop! encore une erreur de moins dans vos écrits.

Sur les pas des grands pour mieux écrire...

Je viens de rendre une petite visite au blog de Sébastien Bailly : ex-journaliste, maintenant consultant et formateur spécialisé dans la communication écrite et je ne résiste pas à la tentation de relayer son billet de mardi 30 septembre "faut écrire ce qu'il faut écrire".

Leçon d'écriture en une ligne :

“Je n'écris pas: il pleuvait à verse, j'écris: Maigret était trempé.”
Georges Simenon

Lisez aussi le commentaire posté par Eric.

Les leçons les plus courtes ne sont-elles pas, parfois, les meilleures ?

“Je n'écris pas: il pleuvait à verse, j'écris: Maigret était trempé.”
Georges Simenon

Lisez aussi le commentaire posté par Eric.

Les leçons les plus courtes ne sont-elles pas, parfois, les meilleures ?

La grande interro... testez votre français sur TF1...

A ne louper sous aucun prétexte si vous voulez tester et améliorer votre français dans la bonne humeur...

samedi 18 octobre à 20H50 sur TF1 : LA GRANDE INTERRO, une émission animée par Laurence Boccolini et Jean-Pierre Foucault.

Voici un extrait de ce qu'en dit Thomas (merci -:) Thomas pour l'info) sur leblogtvnews :

"Laurence Boccolini et Jean-Pierre Foucault vous offrent en direct l'occasion unique de tester vos connaissances sur la langue française dans un  grand jeu interactif et familial !

(...) 40 questions vont vous permettre, dans la bonne humeur, de vous évaluer et de faire le bilan de votre savoir  en vous replongeant dans vos souvenirs d'école : sens des expressions d'hier et d'aujourd'hui, pièges, faux amis, vocabulaire, grammaire...

(...) Exceptionnellement sur le plateau, Bernard Pivot, amoureux de la langue française, apportera son éclairage sur les particularités parfois étonnantes de notre grammaire et nous livrera quelques anecdotes sur les expressions d'hier et d'aujourd'hui.

Cette soirée sera également illustrée de sujets divertissants et insolites : les fautes de nos personnalités préférées, les lapsus des hommes politiques, les plus belles perles des candidats de télé-réalité, les coquilles dans les documents officiels, le parlé djeun's et les expressions les plus tendances...

(...) Exemples de questions :

Quel est le pluriel de " gratte-ciel "
Que signifie " faire chou blanc " ?
Si un jeune vous dit " c'est d'la balle ", que veut-il dire ?
Qu'est-ce qu'un cruciverbiste ?
Que signifie " a2m1 " en langage SMS ?"

Vous pourrez - semble-t-il - vous préparer à l'émission en téléchargeant la grille des questions sur le site de TF1. Pour l'instant, je n'ai rien trouvé...

Je reprendrai, sur mon blog, dans l'exercice du jour, quelques-unes des questions qui seront abordées dans l'émission. A suivre donc.