Ce billet fait suite à celui de vendredi 10 oct. : "Secret pour apprendre vite...". Il est conseillé de le lire au préalable.
Oui. Il faut oublier pour apprendre. Cependant, je ne me lancerai pas dans de longues et complexes explications en psychologie cognitive. Je me contenterai de vous parler de mon vécu et de celui de stagiaires avec lesquels j'ai pu parler de ça.
Apprendre, c'est d'abord, observer et découvrir, puis comprendre, puis s'exercer, puis utiliser son savoir dans une situation extérieure à l'apprentissage. Généralement, cet enchainement d'étapes se fait naturellement, dans un ordre qui est propre à notre profil d'apprentissage et plus ou moins vite. Mais au bout du compte, on sait faire. Ou plutôt, on croit savoir faire.
Passe alors le temps. Quelques jours, quelques semaines. On oublie plus ou moins ce "savoir". Que croyez-vous qu'il arrive lorsqu'on est à nouveau confronté à son utilisation ? La plupart du temps, on ne sait plus très bien faire. On a... oublié.
L'horreur ? Non. Une étape indispensable et tout à fait favorable, à condition toutefois de se donner la peine de reprendre certaines des étapes précédentes, celles que nous jugeons utiles (observer, relire la règle ou les connaissances techniques, refaire un exercice...). Nous nous posons alors des questions qui nous permettent d'approfondir et d'ancrer efficacement notre "savoir" au plus profond de nous.
Parfois, il faut oublier plusieurs fois et revenir systématiquement sur les points qui posent problème. Vous comprenez maintenant pourquoi il n'est pas envisageable d'avoir des exigences quant à la rapidité d'apprentissage ? Elle ne dépend pas, pour une grande part, de notre volonté.
Avez-vous déjà ressenti ce bienfait de l'oubli pour mieux apprendre ? Comment l'avez-vous vécu ? Comment avez-vous réagi ?