Patricia Goyenetche dirige AQUILAE RH, un cabinet de conseil et formation, en recrutement et management, qu’elle a créé près de Bordeaux. Son équipe vient de lancer ELITES, un outil novateur de présélection des candidats, hors CV et hors lettre de motivation, et qui ne soumet pas le recruteur au risque de la discrimination. En effet, cet outil s'appuie sur l'analyse des compétences des candidats selon trois dimensions pour chaque tâche évaluée : connaissance, expérience et situation.
Je remercie Patricia Goyenetche, qui en pleine période de lancement de son outil, a accepté de prendre le temps de répondre à mes questions.
ELITES tient-il compte de l’expression écrite du candidat ?
« ELITES repose intégralement sur l'écrit. Aussi, dès la présélection, le candidat est évalué sur sa maîtrise du français, avec toutefois des exigences différentes selon les postes. Mais il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui tous les postes nécessitent de réaliser des écrits, ne serait-ce qu'une lettre ou un compte rendu de travaux."
Quels sont les postes pour lesquels l’expression écrite fait partie des critères d’évaluation ?
« Tous les postes de communicants. Pour les cadres par exemple, on vérifie la capacité du candidat à énoncer clairement ses consignes afin qu'il n'y ait aucun malentendu possible. Moi la première, je suis très attachée à améliorer mon langage écrit et parlé. C'est indispensable si je veux transmettre mon savoir à mes collaborateurs, si je veux bien comprendre le candidat qui s'adresse à moi ou si je veux négocier avec un client. Sans une bonne expression et un langage convenable, je ne peux réaliser pleinement mes objectifs.»
Mais, alors, que se passe-t-il, lorsque le candidat n’est pas à la hauteur sur ce point ?
« Il faut distinguer le candidat qui présente quelques lacunes de celui dont l'expression est désastreuse ou dont l'orthographe fait fuir. Avec ELITES, un candidat qui utilise un vocabulaire pauvre, qui fait des fautes à tous les mots et dont le manque de clarté de l’expression oblige à le relire plusieurs fois ne pourra jamais obtenir un poste à responsabilité.
A l’inverse, un manœuvre qui s'exprime clairement et sait présenter son travail pourra plus aisément évoluer vers un poste de chef d'équipe.
Selon les résultats observés pour l'instant, le niveau d’expression écrite est bon. Je pense que le fait de parler de ce que l'on sait faire est un facteur motivant. »
Notre image – celle que nous avons de nous-mêmes et celle que les autres ont de nous – est-elle influencée par la qualité de notre expression tant écrite que verbale ?
« Le langage verbal donne de précieux renseignements sur un individu à qui sait le lire et l'interpréter correctement. Une bonne expression, claire, va générer de l’assurance chez le candidat, lui permettant ainsi de se concentrer sur le contenu des réponses aux questions qui lui sont posées, et de la confiance chez l’interlocuteur. » Un processus à ne pas négliger.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.